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Premières orientations
Réaction à notre dernier carnet de bord : « vous polémiquez avec le gouvernement, mais où sont vos propositions ? ». Elles prennent forme : le but de l’appel « Engageons-nous » consiste justement à renouveler la réflexion, à entendre les nouvelles analyses et les nouvelles propositions qui émanent de la société, à refonder une gauche de transformation sociale, d’audace et de réalisme. Démarche positive, constructive, contributive.
Avec une question centrale : celle de l’égalité. Répétons-le : l’urgence écologique est prioritaire. Mais elle sera rejetée et restera lettre morte sans une politique active de l’égalité, qui est la condition première de toute action de gauche. Contrairement au discours en vogue, ce n’est pas l’écologie qui doit absorber la gauche. C’est la gauche qui intègre l’écologie à sa vision du monde.
Première tâche d’une alternance de gauche : accroître les « pouvoirs d’agir » des travailleurs dans une économie bousculée par la double mutation numérique et écologique. Et donc inventer un droit du travail pour le nouveau siècle, qui prolonge la « sécurité sociale professionnelle » déjà esquissée par la gauche, en généralisant les droits sociaux attachés aux individus ; accroître nettement la représentation des salariés dans les conseils de surveillance et les conseils d’administration des entreprises ; mettre en place des mécanismes légaux qui assurent une meilleure mixité sociale dans les organes d’encadrement et de direction du privé et du public ; réduire les écarts de rémunération extravagants imposés par la mondialisation.
Deuxième orientation : rehausser le rôle de la puissance publique dans la conduite de la mutation écologique. Mettre ainsi en place une planification écologique collectivement débattue, appuyée sur un commissariat au plan au rôle réévalué, des projets de transition au niveau régional et local, une « chambre des générations futures » et un indicateur national de bien-être qui complète le PIB, instrument utile mais incomplet et très imparfait. Garantir aux plus défavorisés que cette mutation ne se fera pas à leurs dépens, ce qui exclut la perspective décroissante. Accélérer la transition énergétique non seulement par la modification du système de prix (qui suppose des mécanismes de compensation), mais aussi en explorant la possibilité de créer des quotas individuels d’émission de gaz à effet de serre, par exemple dans l’usage du transport aérien, instrument à la fois efficace et égalitaire.
Troisième urgence : démocratiser la Vème république de manière à combattre la crise civique qui ne cesse de s’aggraver. On ne vaincra pas le populisme par la seule dénonciation, mais par une plus grande intervention populaire dans la marche des affaires publiques entre deux scrutins. Il s’agira donc de réévaluer le rôle du Parlement ; d’introduire une part significative de proportionnelle pour les assemblées élues et d’une part de tirage au sort pour les assemblées consultatives ; d’abaisser des seuils pour la tenue de référendums d’initiative populaire ; de systématiser les budgets participatifs ; d’introduire, avec les critères nécessaires de prudence, une procédure de révocation possible pour les élus défaillants.
Trois pistes, donc, trois orientations sur lesquelles l’association « Engageons-nous » commence à travailler, à côté d’autres thèmes qui seront développés à l’automne : politique culturelle, immigration, valorisation des territoires et des outremers, sécurité républicaine, laïcité, financement en période d’endettement massif, sans oublier les questions européennes et internationales. Un programme de travail qui sera débattu le 31 août lors de l’assemblée constitutive, toujours avec le même souci, la même ambition : s’appuyer sur la « société civile » pour renouveler la culture politique de la gauche. Le travail commence…