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Climat : la planification au défi de l’urgence
Le thème de la "planification écologique" s'est imposé lors des dernières élections présidentielles et législatives. Mais de quoi parle-t-on concrètement ? Au-delà de l'idée générale selon laquelle il faut nous préparer collectivement le mieux possible aux prochains chocs écologiques, comment organiser des choix collectifs qui engagent notre avenir ? Et comment associer les citoyens à la formulation de ces choix essentiels ?
Publié sur le site de Terra Nova le 10/10/2022
par Benoit Cogné, ingénieur énergéticien
Spécialisé dans le conditionnement d’air et l’efficacité énergétique, il a exercé dans la construction navale et en entreprise de réalisation du bâtiment. Aujourd’hui retraité, il est membre du mouvement Engageons-nous et du Parti socialiste.
« Il n’y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables ; ou plutôt, il n’y en a point qui subsistent ainsi ».
Tocqueville. De la démocratie en Amérique
1. INTRODUCTION
L’année écoulée, marquée par les campagnes électorales de l’élection présidentielle et des élections législatives, a vu le thème de la planification écologique prendre une part particulièrement importante dans le débat public. Ce thème, sous cette terminologie, a été porté principalement par Jean-Luc Mélenchon mais également sous diverses formes et contenus par les principaux candidats de gauche, d’Anne Hidalgo à Fabien Roussel en passant par Yannick Jadot. Répondant manifestement à une attente forte d’une grande partie de l’électorat de gauche, l’objectif de la planification écologique a finalement été repris par E. Macron dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle.
Pour autant, nous ressortons de cette période sans disposer d’une vision claire de ce que la planification signifie, en particulier pour le pouvoir nouvellement élu, tant les débats ont paru en rester à la surface des mots et n’ont pas réussi à nous éclairer sur les lignes de force qui la caractériseraient[1].
Si, derrière ce mot, chacun imagine la mise en œuvre d’un « plan d’actions de transformation de la société » en vue d’atteindre un objectif, très peu a été dit sur la « méthode » par laquelle le « plan » est élaboré, sur la définition des acteurs appelés à contribuer à sa définition puis à sa mise en œuvre, ou sur les modalités selon lesquelles cette mise en œuvre est évaluée et, si nécessaire, corrigée.
Cette question de la « méthode de planification », parfois aussi désignée sous le terme de «gouvernance», est pourtant centrale et c’est à celle-ci que cette note est consacrée.
Sous cet objectif, l’analyse présentée ici s’attache à s’approcher au plus près des faits observés ces dernières années tout en évitant les procès trop faciles en inaction. Partant du constat que la planification est en fait déjà à l’œuvre, de laquelle un enseignement peut être tiré avec profit, nous proposerons ensuite un rapide détour par le thème de la prospective qui nous instruira sur la diversité des futurs envisageables et sur les enjeux qui y sont associés. Nous tenterons dans un troisième temps une synthèse de l’approche de la méthode de planification dans le débat politique, telle qu’elle est apparue durant ces derniers mois.
Nous terminerons l’examen de la situation qui s’offre à nous en analysant le processus d’élaboration de la future Stratégie française énergie climat programmé sur les deux années à venir. Nous relèverons les points positifs mais aussi les faiblesses de ce processus.
Sur la base des observations réalisées, nous élaborerons enfin un ensemble d’orientations dont le sens général est de concevoir la méthode de planification de l’action pour le climat comme un projet collectif structuré par un processus itératif robuste, apte à recueillir l’adhésion du plus grand nombre et compatible avec l’exigence de l’action urgente.
> Pour lire le rapport complet de Benoit Cogné, cliquer sur le lien ci-après :
Climat : la planification au défi de l'urgence
[1] Si l’actualité récente est riche d’annonces gouvernementales, il apparaît que l’action aujourd’hui engagée répond principalement à une situation de crise née de la guerre en Ukraine et des évènements climatiques de l’été. Ce constat pose d’emblée l’une des difficultés à laquelle tente de répondre la présente analyse, c’est-à-dire la nécessité de mener simultanément une planification de long terme efficace en maintenant une certaine « distance » à l’actualité sans compromettre la nécessaire action d’urgence.