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Gauche : c’est clair…
Ouf ! La situation se simplifie à gauche. Tout est limpide, désormais, tout est simple : au nom de l’unité, Christiane Taubira se présente en septième ou huitième candidate de la gauche à la « primaire populaire » qui permettra à quelque 120 000 personnes (sur 47 millions d’électeurs) de classer les candidats qu’ils souhaitent sur une échelle de 1 à 5, tout comme ceux dont ils ne veulent pas sur une échelle inversée de 1 à 5 - qu’ils concourent ou non à ladite primaire - ce qui permettra aux promoteurs de ce vote de sortir de leur algorithme un ou une candidate – on table sur Taubira - qui appellera ensuite les autres candidats de ce scrutin – ou les non-candidats - à se rallier à elle, ou à lui, sachant que les personnes concernées, Mélenchon, Jadot, Hidalgo, ont déjà dit que la primaire en question ne les concernait pas, dans la mesure où Mélenchon a déjà été adoubé par un vaste parrainage, que Jadot a déjà passé l’épreuve de la primaire au sein d’EELV et que Hidalgo, issue d’une primaire interne au PS, ne comprend pas très bien pourquoi elle devrait tenir compte de la « primaire populaire », quand ses concurrents, Jadot notamment, refusent de s’y soumettre, alors qu’elle pense logiquement que la fonction d’une primaire consiste à réduire le nombre des candidats ou des candidates, et non à en rajouter.
Pour rendre les choses encore plus limpides, la direction du PS soutient Hidalgo dans son refus, mais veut ménager la « primaire populaire » en suggérant qu’elle pourrait y participer, tandis que des socialistes notoires, notamment Benoît Payan, maire de Marseille, ou Marie-Guitte Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, annoncent qu’ils souscrivent à ce schéma clarissime, ce qui les conduirait à soutenir, au nom de l’unité, bien sûr, cette septième candidature – celle de Taubira par exemple – qui n’est pas celle de leur parti.
La lettre politique de Laurent Joffrin | S'abonner
Simplifions cette simplification. Il y a trois courants à gauche : une gauche radicale, représentée, pour l’essentiel, par Jean-Luc Mélenchon, une gauche radicalement écologiste, emmenée par Yannick Jadot, une gauche sociale-démocrate (ou socialiste, c’est la même chose), incarnée par Anne Hidalgo. Les amis de Christiane Taubira ont sans doute en tête de créer – sur des bases idéologiques mystérieuses - un quatrième courant, qui s’intercalerait entre les trois premiers. Ce qui simplifiera encore les choses…