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Le ballon mort de LFI
Le député insoumis Thomas Portes pose sur twitter, le pied sur un ballon de football à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt. Alors qu’en France une telle mise en scène évoque immanquablement une tête qui roule dans le panier comme un ballon mort, souvenir de temps robespierristes, ce parlementaire refuse de s’excuser et nie toute référence à la violence politique. Il écope très logiquement d’une sanction parlementaire, la plus grave qu’on puisse infliger à un député. Du coup se pose une question simple : pour combien de temps la gauche sera-t-elle représentée par de tels zigotos ?
Jean-Luc Mélenchon ironise en demandant si la majorité va aussi interdire les « chamboule-tout » qu’on trouve dans les fêtes de village, où les joueurs sont invités à dégommer des figurines à l’image des personnes publiques. Remarque cohérente : le leader de la France insoumise assimile donc l’Assemblée nationale à un stand de fête foraine. Voilà qui traduit l’idée qu’il se fait des débats parlementaires, une foire d’empoigne où le vacarme et l’invective remplacent la discussion politique.
Depuis le début de l’examen du projet de loi sur les retraites, les élus insoumis ont déposé des milliers d’amendements destinés à empêcher l’examen sérieux du texte, multipliant à cette occasion les provocations et les incongruités. Alors que, naïvement, ceux des citoyens qui croient encore en la démocratie représentative attendaient les réquisitoires serrés de l’opposition visant à démontrer la nocivité du texte gouvernemental. Plutôt qu’animer, fusse de manière véhémente, la délibération rationnelle et républicaine, LFI préfère occuper la scène par ses outrances, pariant que ce comportement de turlupin lui vaudra l’attention prioritaire des médias.
La lettre politique de Laurent Joffrin | S'abonner
Ce qui débouche sur ce paradoxe : c’est la rue, lieu de manifestations massives et pacifiques orchestrées par des organisations syndicales responsables, qui donne une leçon de démocratie aux élus insoumis. En s’acharnant à discréditer le Parlement, le parti mélenchoniste croit améliorer le rapport de forces en faveur des opposants à la réforme. Il ne parvient qu’à changer la gauche politique en force de stricte protestation, ce qui jette un doute croissant sur sa capacité à gouverner le pays.
Crédit photo : L'avenir.net