Remarquable sang-froid de Laurent Wauquiez. Accusé d’avoir organisé un repas fastueux pour des personnalités de la région dans un château du Beaujolais pour un coût de 100 000 euros (plus de 1000 euros pour chacun des 90 invités), le président de la région Auvergne Rhône-Alpes s’est contenté de répondre : « quand on propose quelque chose, on gêne ». La nature de cette « proposition » restant énigmatique (un restau du coeur pour excellences régionales ?), quoique fort coûteuse, Laurent Wauquiez s’en tient à cette stratégie du silence. Sachant qu’il serait mis en cause par son opposition, il a imposé à ses élus une visioconférence en lieu et place de la séance publique habituelle et coupé le micro dès que la question du repas contesté est venue dans le débat.

La lettre politique de Laurent Joffrin | S'abonner

Une impavidité qui a fait défaut à François de Rugy, autre élu attaqué pour un repas fastueux symbolisé par la présence de trois homards au menu (mais nettement moins coûteux que celui de Wauquiez). Président de l’Assemblée nationale à l’époque, puis ministre de la Transition écologique, Rugy a démissionné de ses fonctions, pour cette raison et quelques autres, et s’est ensuite retiré de la vie politique. Les enquêtes menées après les révélations de presse à son encontre n’ont abouti à aucune condamnation, seulement à des remarques sur le coût des repas à la présidence de l’Assemblée. Défense par le mutisme d’un côté, démission de l’autre. Deux poids, deux mesures ?

Crédit photo :  Mediapart

Et aussi

L’espérance de vie diminue de manière « effrayante » aux États-Unis, selon une étude publiée par les Centers of Disease Control. Accusés pêle-mêle : la mauvaise gestion de la pandémie de Covid, le système d’assurance santé privé qui coûte plus cher que les systèmes publics et engendre une surconsommation de soins pour les riches et une sous-consommation pour les pauvres et, plus largement, les inégalités de revenus entre Américains, qui pénalisent fortement les minorités. Les États-Unis se retrouvent au 35^ème rang des nations pour l’espérance de vie à la naissance, tandis que les pays européens sont presque tous dans le haut du classement. Libéralisme sanitaire d’un côté, État-providence de l’autre…

Nicolas Sarkozy, dans le JDD, juge la récupération politique de l’affaire Lola « stupide et contre-productive ». Une appréciation qui tranche avec le comportement de la droite depuis la révélation de ce crime atroce.

Xi Jinping consolide son pouvoir sur la Chine et assigne à son pays un objectif prioritaire : lutter contre l’Occident (c’est-à-dire contre les démocraties) par le renforcement de sa puissance militaire et de sa dictature intérieure. Poutine en déclenchant l’invasion de l’Ukraine obéit au même objectif. Tel est le résultat de la ligne nationaliste adoptée par les deux empires russe et chinois : guerre ouverte en Europe, guerre froide dans la Pacifique. Rappelons la maxime formulée naguère par François Mitterrand : « le nationalisme, c’est la guerre ».