Les factieux du RN - Lettre politique #61

Laurent Joffrin | 11 Février 2021

Coupable de sédition, Trump ? Évidemment. Ne serait-ce que par irresponsabilité. Le réquisitoire des élus démocrates, déroulé ces deux derniers jours dans l’enceinte du Congrès, est implacable. Le président des États-Unis, dont le premier devoir, solennellement accepté sous serment lors de son investiture, est de défendre la Constitution américaine, l’a violée au vu et au su de tous. Sur la base de mensonges aussi énormes que répétés, il a refusé le résultat des élections, invoquant une « tricherie massive » sans la moindre preuve et contre l’avis circonstancié de toutes les autorités légales de son pays, y compris les officiels de son propre parti.


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Shootés au complotisme, ses partisans l’ont cru volontiers. Dès lors, il leur paraissait légitime de s’opposer par tous moyens à l’investiture de Joe Biden. Ce qu’ils ont fait après avoir entendu les philippiques de leur leader les incitant à intimider, par tout moyen, les représentants de la nation. Il s’en est suivi ce qu’on sait : l’envahissement violent du Capitole par des manifestants déchaînés, qui a causé la mort de cinq personnes et obligé les députés et les sénateurs à une fuite humiliante, jusqu’au vice-président Mike Pence et sa famille, à qui les protestataires fascisants chauffés à blanc par Trump étaient sur le point de faire un mauvais parti.

Affaire américaine ? Pas seulement. Jusqu’au bout, le comportement de Trump a été absous, approuvé, défendu par l’extrême-droite française, qui a révélé par ce biais sa vraie nature. Quelques folliculaires complices – tel André Bercoff, sous-marin RN fort peu discret – ont cherché à accréditer la fable de l’élection truquée. Une délégation du Rassemblement national s’est très officiellement rendue aux États-Unis pour apporter un enthousiaste soutien au milliardaire factieux. Marine Le Pen a été la dernière parmi les responsables politiques français à admettre – du bout des lèvres – que Joe Biden était bien le Président légal et légitime des États-Unis. Bref, l’extrême-droite, fidèle à sa tradition, a confirmé son inconscient putschiste, soigneusement camouflé sous un vernis républicain. Le jour de l’échéance décisive, tout électeur attaché à la démocratie, de droite ou de gauche, devra s’en souvenir.

Laurent Joffrin

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Président du mouvement @_les_engages