Redonner à chacun un « pouvoir d’agir » passe par une politique de lutte contre les discriminations. Il faut rester fermement universaliste, mais la promesse républicaine doit être tenue, notamment pour les classes défavorisées, pour les minorités et pour les femmes. 

Il faut imaginer les moyens d’une intervention volontaire et organisée de la puissance publique, visant à promouvoir les classes défavorisées en accroissant la mobilité sociale, non par des quotas ethniques, mais par des mesures impératives. C’est par cette méthode qu’on a amélioré l’égalité femmes-hommes dans certains secteurs de la société, même s’il reste un long chemin à parcourir. Il faut en tirer les leçons pour la mobilité sociale, en fixant des objectifs contraignants de mixité (ce qui s’appliquera ipso facto aux « minorités visibles », issues le plus souvent des quartiers populaires).

Trois axes mériteraient plus particulièrement d’être étudiés :

  • Favoriser la mixité sociale dans les classes préparatoires et les grandes écoles. Quelques écoles, comme l’IEP de Paris (Sciences Po), ont mis en place des systèmes de recrutement spécifiques pour les étudiants issus des REP (réseau d’éducation prioritaire). Certaines grandes écoles ou classes préparatoires ont aussi lancé des cursus spécifiques pour boursiers. Ces initiatives restent cependant peu nombreuses, isolées et reposent sur la volonté de chaque école.
  • Si les mesures impératives ont permis d’améliorer la présence de femmes à des postes de responsabilité, dans le secteur public comme dans le secteur privé, l’origine sociale des dirigeants reste encore très homogène. De même, les tests de recrutement ont pu révéler des pratiques discriminantes lors des entretiens d’embauches dans certaines entreprises.
  • Les agressions liées aux préférences sexuelles supposées sont en augmentation.