DROITEfonctionnairedogme

Moins de fonctionnaires : les effets d’un dogme

Les Engagé.e.s | 24 Janvier 2022

Valérie Pécresse propose de supprimer quelque 250 000 postes dans la fonction publique : proposition funeste, antisociale et, probablement, illusoire.

  1. Cette réduction de 5% des effectifs se donne les allures de la modération. Mais en fait, la candidate de la droite annonce d’emblée qu’elle exclut des coupes sombres la police, la justice, l’armée, l’hôpital et l’enseignement, qui forment la plus grande partie de la fonction publique. Autrement dit, dans les secteurs qui seront concernés, le pourcentage de diminution sera beaucoup plus élevé. 
  2. Dans ces conditions, les suppressions de postes entraîneront, par définition, une nette réduction du périmètre du service public, dans la recherche, dans la culture, dans l’équipement, dans l’administration locale ou la protection de l’environnement. Ce qui est derrière la mesure de Valérie Pécresse, ce n’est pas seulement un souci d’économie budgétaire ou d’efficacité administrative (laquelle est légitime). C’est l’éternel refrain de la droite : faire reculer l’État, réduire les services publics, favoriser, par principe et par dogme, le secteur privé.
  3. La mesure comporte un effet pervers manifeste : dans beaucoup de cas, la baisse du nombre de fonctionnaires titulaires entraîne un recours accru à l’emploi temporaire et donc précaire ; elle oblige l’administration à passer toutes sortes de contrats particuliers avec des entreprises extérieures, qui facturent leurs services au prix fort. On attend des économies : on s’apercevra qu’on dépense souvent autant, sinon plus. 
  4. La droite affirme que l’État de fera autant avec moins : mais c’est souvent une manière d’introduire dans le service public les critères de gestion du privé, de le soumettre aux lois de la rentabilité. On a vu à quoi menait cette politique dans l’hôpital public…
  5. Les conséquences de ce genre de politique sont tellement négatives que souvent, par le passé, les gouvernements de droite ont reculé. Si Valérie Pécresse a un peu de bon sens, elle renoncera. Mais dans ce cas, elle tient aux électeurs de droite un discours démagogique. 
Les Engagé.e.s

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