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La gauche doit regarder en face la réalité de la délinquance. En dehors des crimes de sang, dont le nombre est stable (même s’il augmente en 2019), les agressions et les vols progressent régulièrement en France. Une criminalité organisée s’installe et s’amplifie avec le trafic de stupéfiants qui tend à dominer des quartiers entiers. Les premières victimes de cette insécurité croissante sont les catégories populaires, même si la montée de la violence finit par nous atteindre toutes et tous. Alors même qu’elle a échoué à la combattre sérieusement, la droite en fait son thème de prédilection. La gauche, qui a montré sa fermeté et son autorité, notamment dans la période des attentats, est mieux à même de proposer une politique de sécurité, qui soit à la fois efficace, sociale et respectueuse des libertés.
Bien entendu, il faut agir sur les causes sociales de cette insécurité, liée aussi à la relégation qui frappe les plus défavorisés. Mais les causes sociales de la délinquance ne sauraient faire disparaître le principe de responsabilité individuelle. La délinquance est aussi un choix, qui fait encourir des sanctions. Autrement dit, l’action de long terme sur les facteurs socio-économiques ne dispense pas l’Etat d’intervenir immédiatement pour maintenir l’État de droit. La peine elle-même, indispensable, doit être pensée conjointement à la réinsertion qui doit en constituer le juste prolongement.
La question des « violences policières » doit être aussi regardée en face. Cette violence est souvent une riposte à la violence de certains manifestants. Mais on sait aussi que cette riposte est parfois disproportionnée, par faute individuelle ou par mauvaise gestion des manifestations. La police est un élément majeur de l’État de droit. Mais quand certains policiers violent le droit, la sanction doit être rapide.
La politique migratoire et les questions d’intégration sont un autre sujet de division de la gauche, écartelée entre une volonté d’ouverture et le constat qu’une concentration des arrivants dans les mêmes quartiers aggrave les difficultés (au niveau national, les statistiques font apparaître des pourcentages de nouveaux arrivants très soutenables ; mais leur répartition inégale sur le territoire change la perspective : on risque de gonfler les « quartiers-ghettos » générateurs de toutes sortes de maux sociaux). Dans le cadre d’un flux maîtrisé, les moyens d’accueil doivent être accrus, et doublés par une politique de répartition des migrants sur l’ensemble du territoire national (voir l’exemple de l’après-Calais).
Les demandes d’asile doivent être examinées et traitées dans des délais nettement plus courts, dans la mesure où ce droit n’est pas négociable dès lors que sa justification est établie. Mais il doit être clairement réaffirmé qu’il n’existe pas en France, au-delà du droit de circulation, un « droit d’installation » qui rendrait impossible toute maîtrise des flux migratoires. Les migrants qui sortent des cadres légaux doivent être raccompagnés aux frontières dans le strict respect de leurs droits et de leur dignité.
Les moyens d’intégration à la République – la langue, l’éducation, l’initiation aux valeurs communes, etc. – sont indissociables de toute politique migratoire.