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Les chômeurs coupables ?
C’est une version particulière du « en même temps » que vient d’utiliser une nouvelle fois le gouvernement : la réforme de l’indemnisation du chômage qu’il vient d’édicter est favorable au patronat et, en même temps, défavorable aux chômeurs. En réduisant de 25% le durée maximale d’indemnisation des demandeurs d’emploi, l’équipe Borne a, en même temps, choisi son camp : les syndicats patronaux l’approuvent, les autres la condamnent, y compris la CFDT, pourtant encline au compromis.
La raison en est fort simple et bien connue : pour le gouvernement, comme pour beaucoup de chefs d’entreprise, une grande partie des chômeurs useraient des indemnités comme d’un congé payé ; au lieu de chercher activement un emploi, ces excellences considèrent que les demandeurs d’emploi se tournent les pouces ou vaquent à d’autres occupations aux frais de la princesse ; c’est seulement quand approche le terme de l’indemnisation qu’ils se soucient de travailler de nouveau. D’où ce raccourcissement brusque de la durée de versement des prestations.
La lettre politique de Laurent Joffrin | S'abonner
L’ennui, c’est que si ces comportements existent à coup sûr, ils sont très minoritaires. Les études menées sur ce sujet les évaluent à 15% environ du total des personnes inscrites à Pôle emploi - chiffre estimé, mais qui donne un ordre de grandeur. Les agents de Pôle emploi en attestent : la grande majorité des personnes privées d’emploi respectent les règles et cherchent activement un travail. Et s’ils refusent un poste – cela arrive – c’est parce qu’il ne correspond en rien à leur qualification, ou parce qu’il est situé trop loin de chez eux (seuls ceux qui n’ont jamais été au chômage trouveront ce comportement scandaleux). À cela, il faut ajouter que la moitié des chômeurs inscrits ne touchent aucune indemnité.
Pour combattre les abus d’une minorité, on vient donc de réduire brusquement les droits de ceux qui respectent les règles et forment la grande majorité. La qualification de cette réforme s’impose ainsi d’elle-même : une régression sociale fondée sur une idée reçue patronale.
Crédit photo : Midi Libre
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