L’instauration d’une « VIe république », si elle suppose la fin de l’élection du président au suffrage universel, n’est ni souhaitable ni possible. Elle reviendrait à ôter au peuple un moyen démocratique décisif pour peser sur le cours des choses. 

En revanche, la Ve république mérite une réforme en profondeur pour rendre aux électeurs – au peuple – un pouvoir plus étendu sur l’action publique, à travers une implication directe et un renforcement du Parlement. 

Si les Français souhaitent être davantage associés au processus de décision, cette demande de participation échappe complètement aux canaux traditionnels de participation (partis politiques et syndicats) jugés trop longs et complexes. Il est donc nécessaire de réinventer une offre démocratique plus simple et plus interactive, sans pour autant entraver la démocratie représentative et les institutions politiques sans lesquelles notre système ne peut fonctionner : démocratie directe et démocratie représentative doivent se compléter, non se confronter.

Les initiatives de consultation des citoyens ont connu un grand intérêt (cahiers de doléances, grand débat, convention nationale pour le climat). Dans le même temps, l’action publique est en crise car jugée incompréhensible et sans vision. Les décisions sont jugées trop complexes et incompréhensibles pour le citoyen. Le citoyen n’a plus confiance dans les personnes et les institutions qui le représentent.

Les citoyens recherchent à travers des mouvements associatifs de nouvelles formes d’engagements, plus accessibles, ainsi qu’une forme d’utopie et de réenchantement démocratique. 

Enfin, les corps intermédiaires sont accusés de ne pas représenter la société. Il y ainsi un essoufflement de l’engagement syndical en France depuis de nombreuses années. Or, les corps intermédiaires restent des interlocuteurs privilégiés du politique. 

Il s’agit donc de développer les moyens d’intervention civique dans la marche des affaires entre deux élections nationales.